Rivendell's Ghosts | UC

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L'allure folle et le souffle court, trois juments guidés par un frêle étalon fuyaient les ombres qui les avaient prit en chasse quelques minutes plus tôt. Elles semblaient avoir émergées des sables chauds qui constituaient le désert et formaient à présent une masse liée par l'uniformité du galop et poil de ces équidés dressés par l'Homme. Cependant, c'est avec une vélocité sans nom que l'une d'elle se détacha des rabatteurs pour prendre la tête de cette chasse acharnée, tête et queue haute.
Elle n'était pourtant pas bien grande, un mètre cinquante tout au plus, mais la force que dégageait ses foulées, l'impétuosité de ses pas, inspirait un je-ne-sais quoi à mi-chemin entre un instinctif respect et une peur profondément encrée parmi vos viscères. Non, elle ne semblait en aucun cas faire parti de cette masse uniforme qui galopait derrière elle, au contraire ! Quelque chose de sauvage semblait l'animer, une dissidence naturelle qui, malgré l'entrave que représentait son harnachement, refusait de courber l'échine et ce malgré les huit années passées au Fort. C'était une force de la nature, un leader né qui avait prit la tête des chevaux de capture et qui, vous vous en douterez, ne passait pas inaperçu auprès des Hommes et Chevaux tant ses allures, sa robe, et cet air hautain fiché dans son regard divergeait de ceux qu'arborait ses semblables.

Son poil mêlait un bai brûlé nuancé de noir par endroit qui voyait s'étendre du bout de croupe jusqu'aux épaules une large étendue blanche comparable à une cape, elle même constellée de petites tâches couleur jais. Une large étendue blanche qui, bien qu'entrecoupé de bai, venait dévorer ses longues pattes en balzane haut chaussée avant de s'évanouir de nouveau sous cette dominante brune, et ce, le long du poitrail et de l'encolure. Enfin, elle venait embrasser la tête de cette jument pour former ce que les Hommes nomme "Belle face" avant de glisser le long de sa crinière, stoppant ainsi sa course, en bout de crin.
Cependant, si cette robe était tant criante de part ses couleurs vive, c'était peut-être pour empêcher notre regard de se heurter à celui de la jument... En effet si son oeil droit, véritable océan arctique aux eaux glaciales et mortelles, faisait partit de ses regards difficiles à soutenir, son oeil gauche, lui, inspirait l'horreur et le dégoût. Ce n'était qu'un trou noir, une orbe vide et morbide, un gouffre sans fond qui, une fois croisé, semblait vous dévorer tout entier pour ainsi vous priver de toute forme de liberté. Oui, cette jument était borgne cependant cet handicap ne semblait pourtant que peu la déranger ; elle faisait confiance a son cavalier et à ses propres oreilles pour se guider au travers des canyons qui se dressaient devant elle et ce, avec une aisance déconcertante. Les années de travail semblaient lui avoir conféré une certaine aisance lors du parcourt du Cimarron, cependant il était clair qu'elle semblait bien moins assurée lorsque l'on échappait aux zones qu'elle connaissait, aussi, c'est en comprenant ceci que ses victimes en profitèrent pour filer par delà une fine rivière et renforcer l'écart qui les séparait des chevaux du Fort. Du moins, c'était sans compter sur les lassos qui se refermaient avec véhémence autour de l'encolure des fugitifs.

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